Le mariage

Le mariage

PREMIERE EPITRE AUX CORINTHIENS

Le Nouveau Testament commenté

Chapitre 7 ~ Versets 1 à 40

Questions sur le mariage


Traduction Louis Segond 1910

1 Pour ce qui concerne les choses dont vous m'avez écrit, je pense qu'il est bon pour l'homme de ne point toucher de femme.

2 Toutefois, pour éviter l'impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari.

3 Que le mari rende à sa femme ce qu'il lui doit, et que la femme agisse de même envers son mari.

4 La femme n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est le mari ; et pareillement, le mari n'a pas autorité sur son propre corps, mais c'est la femme.

5 Ne vous privez point l'un de l'autre, si ce n'est d'un commun accord pour un temps, afin de vaquer à la prière ; puis retournez ensemble, de peur que Satan ne vous tente par votre incontinence.

6 Je dis cela par condescendance, je n'en fais pas un ordre.

7 Je voudrais que tous les hommes fussent comme moi ; mais chacun tient de Dieu un don particulier, l'un d'une manière, l'autre d'une autre.

8 A ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu'il leur est bon de rester comme moi.

9 Mais s'ils manquent de continence, qu'ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler.

10 A ceux qui sont mariés, j'ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari

11 si elle est séparée, qu'elle demeure sans se marier ou qu'elle se réconcilie avec son mari, et que le mari ne répudie point sa femme.

12 Aux autres, ce n'est pas le Seigneur, c'est moi qui dis : Si un frère a une femme non-croyante, et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne la répudie point ;

13 et si une femme a un mari non-croyant, et qu'il consente à habiter avec elle, qu'elle ne répudie point son mari.

14 Car le mari non-croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère ; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints.

15 Si le non-croyant se sépare, qu'il se sépare ; le frère ou la soeur ne sont pas liés dans ces cas-là. Dieu nous a appelés à vivre en paix.

16 Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ?

17 Seulement, que chacun marche selon la part que le Seigneur lui a faite, selon l'appel qu'il a reçu de Dieu. C'est ainsi que je l'ordonne dans toutes les Eglises.

18 Quelqu'un a-t-il été appelé étant circoncis, qu'il demeure circoncis ; quelqu'un a-t-il été appelé étant incirconcis, qu'il ne se fasse pas circoncire.

19 La circoncision n'est rien, et l'incirconcision n'est rien, mais l'observation des commandements de Dieu est tout.

20 Que chacun demeure dans l'état où il était lorsqu'il a été appelé.

21 As-tu été appelé étant esclave, ne t'en inquiète pas ; mais si tu peux devenir libre, profites-en plutôt.

22 Car l'esclave qui a été appelé dans le Seigneur est un affranchi du Seigneur ; de même, l'homme libre qui a été appelé est un esclave de Christ.

23 Vous avez été rachetés à un grand prix ; ne devenez pas esclaves des hommes.

24 Que chacun, frères, demeure devant Dieu dans l'état où il était lorsqu'il a été appelé.

25 Pour ce qui est des vierges, je n'ai point d'ordre du Seigneur ; mais je donne un avis, comme ayant reçu du Seigneur miséricorde pour être fidèle.

26 Voici donc ce que j'estime bon, à cause des temps difficiles qui s'approchent : il est bon à un homme d'être ainsi.

27 Es-tu lié à une femme, ne cherche pas à rompre ce lien ; n'es-tu pas lié à une femme, ne cherche pas une femme.

28 Si tu t'es marié, tu n'as point péché ; et si la vierge s'est mariée, elle n'a point péché ; mais ces personnes auront des tribulations dans la chair, et je voudrais vous les épargner.

29 Voici ce que je dis, frères, c'est que le temps est court ; que désormais ceux qui ont des femmes soient comme n'en ayant pas,

30 ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, ceux qui achètent comme ne possédant pas,

31 et ceux qui usent du monde comme n'en usant pas, car la figure de ce monde passe.

32 Or, je voudrais que vous fussiez sans inquiétude. Celui qui n'est pas marié s'inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur ;

33 et celui qui est marié s'inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme.

34 Il y a de même une différence entre la femme et la vierge : celle qui n'est pas mariée s'inquiète des choses du Seigneur, afin d'être sainte de corps et d'esprit ; et celle qui est mariée s'inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à son mari.

35 Je dis cela dans votre intérêt ; ce n'est pas pour vous prendre au piège, c'est pour vous porter à ce qui est bienséant et propre à vous attacher au Seigneur sans distraction.

36 Si quelqu'un regarde comme déshonorant pour sa fille de dépasser l'âge nubile, et comme nécessaire de la marier, qu'il fasse ce qu'il veut, il ne pèche point ; qu'on se marie.

37 Mais celui qui a pris une ferme résolution, sans contrainte et avec l'exercice de sa propre volonté, et qui a décidé en son coeur de garder sa fille vierge, celui-là fait bien.

38 Ainsi, celui qui marie sa fille fait bien, et celui qui ne la marie pas fait mieux.

39 Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant ; mais si le mari meurt, elle est libre de se marier à qui elle veut ; seulement, que ce soit dans le Seigneur.

40 Elle est plus heureuse, néanmoins, si elle demeure comme elle est, suivant mon avis. Et moi aussi, je crois avoir l'Esprit de Dieu.

Nouvelle traduction de la Bible

1. Venons-en à ce que vous m’avez écrit : "Il est bon pour l’homme de ne pas toucher de femme".

2. Cependant, pour éviter la débauche, que chacun ait sa femme, et que chacune ait son mari.

3. Que le mari rende à sa femme ce qu’il lui doit, et de même pour la femme envers son mari.

4. Ce n'est pas la femme qui dispose de son corps, mais son mari. De même, ce n'est pas le mari qui dispose de son corps, mais sa femme.

5. Ne vous privez pas l’un de l’autre, sauf d’un commun accord pour un temps, afin d'être disponibles pour la prière. Puis unissez-vous, afin que votre manque de maîtrise ne donne à Satan l'occasion de vous tenter.

6. Je dis cela par condescendance, ce n'est pas un ordre.

7. Je voudrais que tous les hommes soient comme moi, mais chacun tient de Dieu un don particulier, pour l'un celui-ci, pour l'autre celui-là.

8. Donc, je dis aux célibataires et aux veuves qu'il est bon pour eux de rester ainsi, comme moi.

9. S'ils ne peuvent se contenir, qu'ils se marient, car il vaut mieux se marier que brûler.

10. Mais à ceux qui sont mariés, je prescris, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare pas de son mari.

11. Si elle en est séparée, qu'elle ne se remarie pas ou bien qu'elle se réconcilie avec son mari. Que le mari ne repousse pas sa femme.

12. Je dis aux autres, c'est moi qui parle et non le Seigneur : si un frère à une femme non croyante, et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne la repousse pas.

13. Et si une femme a un mari non croyant, et qu'il consente à habiter avec elle, qu'elle ne repousse pas son mari.

14. Car le mari non croyant a été sanctifié par sa femme, et la femme non croyante a été sanctifiée par le frère. Autrement, vos enfants seraient impurs or, maintenant ils sont saints.

15. Si le non croyant veut se séparer, qu'il se sépare. Dans de tels cas, le frère ou la sœur ne sont pas liés. Dieu vous a appelés pour vivre en paix !

16. En effet, sais-tu femme si tu sauveras ton mari ? Ou bien, sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ?

17. D'ailleurs, que chacun vive dans la condition que le Seigneur lui avait assignée lorsque Dieu l'a appelé. C'est ce que je recommande à toutes les Eglises.

18. Quelqu'un a-t-il été appelé en étant circoncis ? Qu'il le reste ! Quelqu'un était-il incirconcis quand il fut appelé ? Qu'il ne se fasse pas circoncire !

19. La circoncision n'est rien et l'incirconcision n'est rien. Mais tout est dans l'obéissance aux commandements de Dieu.

20. Que chacun demeure dans la condition de son appel.

21. Etais-tu esclave lors de ton appel ? Ne t'en soucie pas. Mais si tu peux devenir libre, profites-en !

22. Car celui qui était esclave quand il fut appelé est affranchi pour le Seigneur. De même, celui qui était libre lors de son appel est un esclave du Christ.

23. Vous avez été rachetés au prix fort, ne devenez pas esclaves des hommes.

24. Frères, que chacun demeure devant Dieu comme il était lors de son appel.

25. Concernant les vierges, je n’ai pas d’ordre du Seigneur, mais je donne un avis comme un homme qui, ayant reçu du Seigneur miséricorde, peut être digne de confiance.

26. Je pense donc qu'il est bon, à cause des temps difficiles, oui, il est bon à un homme d’être ainsi.

27. Es-tu lié à une femme ? Ne cherche pas la rupture. N’as-tu aucune attache envers une femme ? Ne cherche pas de femme.

28. Pourtant, si tu te maries, tu ne pèches pas. Et si la vierge se marie, elle ne pèche pas. Mais ces personnes auront des tribulations dans la chair, et je voudrais vous les épargner.

29. Je dis ceci, frères, parce que le temps est compté. Désormais, que ceux qui ont une femme soient comme n’en ayant pas.

30. Que ceux qui pleurent soient comme s'ils ne pleuraient pas. Que ceux qui se réjouissent soient comme s'ils ne se réjouissaient pas et ceux qui achètent comme s'ils étaient dépossédés.

31. Que ceux qui profitent du monde soient comme s'ils n’en profitaient pas, car la figure de ce monde passe.

32. Je veux que vous soyez sans inquiétude. Celui qui n’est pas marié se soucie des affaires du Seigneur et cherche comment plaire au Seigneur.

33. Par contre celui qui est marié se soucie des affaires du monde et cherche comment plaire à sa femme.

34. Et il est partagé ! De même, la femme sans mari et la vierge se soucient des affaires du Seigneur, afin d’être saintes de corps et d’esprit. Par contre, celle qui est mariée se soucie des affaires du monde et cherche comment plaire à son mari.

35. Je dis ceci dans votre intérêt. Je le dis non pas pour vous prendre au piège, mais afin de bien vous tenir dans l'assiduité auprès du Seigneur, sans être partagé.

36. Si quelqu'un craint manquer de retenue envers la vierge qui lui est destinée, pris d'un désir ardent et souhaitant qu'il en soit comme il le veut, qu'il le fasse, qu'ils se marient, il ne commet pas de péché.

37. Cependant, celui qui reste ferme dans son cœur, qui a toute autorité sur sa propre volonté, et qui a décidé dans son for intérieur de respecter la virginité de sa fiancée, celui-là fera bien.

38. Ainsi, celui qui épouse sa fiancée fait bien, et celui qui ne l'épouse pas fera encore mieux.

39. Une femme est liée à son mari pour autant qu'il vit. Si le mari meurt, elle est libre d'épouser qui elle veut, mais seulement dans le Seigneur.

40. A mon avis, elle sera plus heureuse si elle reste comme elle est. C'est ce que je pense, ayant moi aussi l'Esprit de Dieu.

Allez jusqu'au bout de l'Evangile !

Commentaires et annotations

7.1 à 7.16 : Questions sur le mariage
Paul est sollicité par les chrétiens de Corinthe sur des questions relatives au mariage.

Paul rappelle sa propre situation :

« Je voudrais que tous les hommes soient comme moi, mais chacun tient de Dieu un don particulier, pour l'un celui-ci, pour l'autre celui-là. » (verset 7)

Ainsi, le fait qu'il soit célibataire, ce qu'il considère comme un don de Dieu, n'est pas pour autant une exigence de sa part.

Il sait que les êtres humains sont, par nature, attirés l'un vers l'autre et, pour éviter les unions multiples, il recommande que les couples aient une vie sexuelle équilibrée.

« Ne vous privez pas l’un de l’autre, sauf d’un commun accord pour un temps, afin d'être disponibles pour la prière. Puis unissez-vous, afin que votre manque de maîtrise ne donne à Satan l'occasion de vous tenter. » (verset 5)

Ses conseils prennent en considération la réalité de notre nature corporelle. Ils sont inspirés par la prudence.

Il reconnaît par ailleurs que, sur certains points, il émet son avis personnel et non une directive de Dieu.

« Je dis aux autres, c'est moi qui parle et non le Seigneur ... » (verset 12)

Si tous les hommes étaient restés célibataires, comme Paul ou d'autres qui font ce choix, que serait devenue l'espèce humaine ?

Car le plan initial de Dieu, c'est la vie par la procréation ... et non l'extinction de l'humanité !

N'oublions pas que Son premier commandement au premier couple humain fut et demeure :

« Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre ... » (Genèse 1.28)

Cependant, la suite du chapitre nous informe que Paul espérait probablement un retour prochain du Seigneur.

Ceci l'incitait non seulement à préconiser de ne pas chercher à changer sa condition de vie, mais aussi à ne pas avoir une vie de famille car les temps s'annonçaient difficiles.

« Ces personnes auront des tribulations dans la chair, et je voudrais vous les épargner. » (verset 28)

Il est logique que Paul ait pu considérer le célibat chrétien comme un don ou une vertu particulière dans le cadre de la chasteté notamment du fait de sa mission d'apôtre qui ne lui aurait guère permis de s'occuper d'une famille.

Mais les dons de Dieu sont multiples.

Autant que le célibat, le mariage est une vertu.

Car il génère des engagements et des responsabilités envers le conjoint et les enfants dont le célibataire est dispensé.

7.17 à 7.40 : Dans l'attente du Seigneur ...
Les premiers chrétiens avaient le sentiment que le retour de Jésus était imminent.

De ce fait, le temps à passer sur cette terre leur semblait restreint et il ne fallait pas s'attarder sur des considérations liées à cet état de vie transitoire.

Paul invite ses contemporains à ne pas s'attacher à ce monde.

« Je dis ceci, frères, parce que le temps est compté. Désormais, que ceux qui ont une femme soient comme n’en ayant pas. Que ceux qui pleurent soient comme s'ils ne pleuraient pas.

Que ceux qui se réjouissent soient comme s'ils ne se réjouissaient pas et ceux qui achètent comme s'ils étaient dépossédés. » (versets 29 & 30)

Il insiste sur le fait de s'en tenir à la condition dans laquelle chacun fut appelé :

« Que chacun demeure dans la condition de son appel. » (verset 20)

« Frères, que chacun demeure devant Dieu comme il était lors de son appel. » (verset 24)

Marié ou célibataire, maître ou esclave, riche ou pauvre ... l'apôtre exprime dans ce passage de sa lettre aux Corinthiens sa volonté de relativiser ces questions afin de privilégier cette question fondamentale :

Sommes-nous prêts pour le Royaume de Dieu ?

Que Jésus revienne demain ou dans mille ans ne doit, en fin de compte, pas changer notre attitude.

Tout ce que nous vivons dans cette existence comporte un caractère relatif ou passager.

Si nous nous attachons à cet état, nous passons à côté de l'essentiel.

La vie terrestre n'est qu'un pâle reflet de la vie éternelle.

« Si c’est seulement pour cette vie que nous espérons en Christ, nous sommes les plus pitoyables de tous les hommes. » (1 Corinthiens 15.19)

Devons-nous pour autant nous laisser aller en considérant cette vie avec mépris ?

Ce n'est probablement pas la volonté du Seigneur.

Certes la vie terrestre demeure limitée.

Mais elle est aussi un formidable terrain d'entrainement pour évaluer nos capacités à vivre selon la voie tracée par Jésus Christ.

Sachons donc, ainsi, en apprécier le moindre moment pour édifier, à l'intérieur de nous, le Royaume de Dieu ...

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