Melchisédek, une figure de Christ

Melchisédek, une figure de Christ

EPITRE AUX HEBREUX

Le Nouveau Testament commenté

Chapitre 7 ~ Versets 1 à 28

Melchisédek, une figure de Christ


Traduction Louis Segond 1910

1 En effet, ce Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très-Haut, qui alla au-devant d'Abraham lorsqu'il revenait de la défaite des rois, qui le bénit,

2 et à qui Abraham donna la dîme de tout, qui est d'abord roi de justice, d'après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix,

3 qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n'a ni commencement de jours ni fin de vie, mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu, ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité.

4 Considérez combien est grand celui auquel le patriarche Abraham donna la dîme du butin.

5 Ceux des fils de Lévi qui exercent le sacerdoce ont, d'après la loi, l'ordre de lever la dîme sur le peuple, c'est-à-dire, sur leurs frères, qui cependant sont issus des reins d'Abraham ;

6 et lui, qui ne tirait pas d'eux son origine, il leva la dîme sur Abraham, et il bénit celui qui avait les promesses.

7 Or c'est sans contredit l'inférieur qui est béni par le supérieur.

8 Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c'est celui dont il est attesté qu'il est vivant.

9 De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l'a payée, pour ainsi dire, par Abraham ;

10 car il était encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédek alla au-devant d'Abraham.

11 Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce Lévitique, car c'est sur ce sacerdoce que repose la loi donnée au peuple, qu'était-il encore besoin qu'il parût un autre sacrificateur selon l'ordre de Melchisédek, et non selon l'ordre d'Aaron ?

12 Car, le sacerdoce étant changé, nécessairement aussi il y a un changement de loi.

13 En effet, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n'a fait le service de l'autel ;

14 car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n'a rien dit pour ce qui concerne le sacerdoce.

15 Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre sacrificateur à la ressemblance de Melchisédek,

16 institué, non d'après la loi d'une ordonnance charnelle, mais selon la puissance d'une vie impérissable ;

17 car ce témoignage lui est rendu : Tu es sacrificateur pour toujours Selon l'ordre de Melchisédek.

18 Il y a ainsi abolition d'une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité,

19 car la loi n'a rien amené à la perfection, et introduction d'une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu.

20 Et, comme cela n'a pas eu lieu sans serment,

21 car, tandis que les Lévites sont devenus sacrificateurs sans serment, Jésus l'est devenu avec serment par celui qui lui a dit : Le Seigneur a juré, et il ne se repentira pas : Tu es sacrificateur pour toujours, Selon l'ordre de Melchisédek.

22 Jésus est par cela même le garant d'une alliance plus excellente.

23 De plus, il y a eu des sacrificateurs en grand nombre, parce que la mort les empêchait d'être permanents.

24 Mais lui, parce qu'il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n'est pas transmissible.

25 C'est aussi pour cela qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur.

26 Il nous convenait, en effet, d'avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux,

27 qui n'a pas besoin, comme les souverains sacrificateurs, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car ceci, il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant lui-même.

28 En effet, la loi établit souverains sacrificateurs des hommes sujets à la faiblesse ; mais la parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait pour l'éternité.

Nouvelle traduction de la Bible

1. En effet, ce « Melchisédek, roi de Salem, prêtre du Dieu Très-Haut, est allé au-devant d’Abraham lorsqu’il revenait du combat contre les rois, et il le bénit. » (Genèse 14.18-19)

2. « Abraham lui remit la dîme de tout ». D’abord, son nom se traduit "roi de justice", et il est ensuite « roi de Salem », c’est-à-dire roi de paix. (Genèse 14.18-20)

3. Sans père, sans mère, sans généalogie, ni commencement pour ses jours, ni fin pour sa vie, il est assimilé au Fils de Dieu et demeure prêtre à perpétuité.

4. Contemplez la grandeur de celui auquel le patriarche Abraham donna la dîme de la meilleure part du butin !

5. Or, ceux des fils de Lévi qui exercent le sacerdoce ont pour ordre, d’après la loi, de lever la dîme sur le peuple, c’est-à-dire sur leurs frères, qui sont pourtant issus des reins d’Abraham.

6. Et lui, sans lien généalogique avec eux, a soumis Abraham à la dîme et a béni celui qui avait les promesses.

7. Or, sans aucune contestation, c'est l’inférieur qui est béni par le supérieur.

8. Ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels, mais là, c’est celui dont il est attesté qu’Il est vivant.

9. Et pour tout dire, même Lévi qui perçoit la dîme, lui a été soumis par Abraham.

10. Car il était encore dans les reins de son ancêtre lorsque Melchisédek alla au-devant d’Abraham.

11. Par conséquent, si le sacerdoce lévitique avait été un parfait accomplissement, celui-ci étant à la base de la législation donnée au peuple, pourquoi un autre prêtre aurait-il dû se lever « dans la ligne de Melchisedek » au lieu de le désigner dans la ligne d'Aaron ?

12. Car un changement de sacerdoce suscite nécessairement un changement de loi.

13. Et celui dont il est question appartenait à une autre tribu dont aucun membre ne s'est occupé de l'autel.

14. Car il est notoire que notre Seigneur est issu de Juda, tribu pour laquelle Moïse n'a rien dit au sujet des prêtres.

15. C'est d'autant plus évident si l'autre prêtre suscité est du même ordre que Melchisédek.

16. Et Il ne l'est pas devenu selon un commandement de loi humain, mais selon la puissance d'une vie indestructible.

17. Car il y a ce témoignage : « Tu est prêtre pour l'éternité à la manière de Melchisédek. » (Psaume 110.4)

18. Ainsi, la prescription antérieure a été abrogée du fait de son impuissance et de son inutilité.

19. Car la loi n'a permis aucun accomplissement, d'où l'introduction d'une espérance meilleure par laquelle nous approchons de Dieu.

20. Pour autant, cela ne s'est pas réalisé sans prestation de serment. Quant aux autres prêtres, ils le sont devenus sans prestation de serment.

21. Pour Lui, la prestation de serment vient de Celui qui Lui a dit : « Le Seigneur l'a juré, et il ne se dédiera pas : Tu es prêtre pour l'éternité. » (Psaume 110.4)

22. Par conséquent, Jésus est devenu le garant d'une meilleure alliance.

23. Quant aux autres, ils furent nombreux à devenir prêtres puisque la mort les empêchait de rester.

24. Mais Lui, comme Il demeure pour l'éternité, possède un sacerdoce exclusif.

25. C'est pourquoi Il est capable de sauver définitivement ceux qui s'approchent de Dieu par Lui, car Il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur.

26. Tel est bien le grand prêtre qui nous convenait : saint, innocent, immaculé, séparé des pécheurs puis élevé au-dessus des cieux.

27. Il n'a pas besoin chaque jour, comme les grands prêtres, d'offrir des sacrifices d'abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car Il l'a fait une fois pour toutes en s'offrant Lui-même.

28. En effet, la loi établit comme grands prêtres des hommes qui demeurent faibles. Mais après la loi, la parole du serment établit un Fils pour l'éternité qui est parvenu au parfait accomplissement.

Allez jusqu'au bout de l'Evangile !

Commentaires et annotations

7.1 à 7.28 : Melchisédek, une figure de Christ
Au travers du personnage de Melchisédek, qui se présente dans le Premier (Ancien) Testament face à Abraham, l'auteur de l'épître aux Hébreux a reconnu une préfiguration du Fils de Dieu, Jésus Christ.

Sans ascendance humaine, Melchisédek est identifié comme suit :

« Sans père, sans mère, sans généalogie, ni commencement pour ses jours, ni fin pour sa vie ... » (verset 3)

Il en sera de même pour Jésus qui, en Sa qualité de Fils de Dieu, existe de toute éternité indépendamment de Son incarnation terrestre.

La Bible nomme Melchisédek :

"Roi de justice et de paix".

Il est ainsi détenteur d'un pouvoir à la fois spirituel et temporel.

Pouvoir spirituel en qualité de prêtre, et pouvoir temporel en tant que roi ... pour l'éternité :

« Tu es prêtre pour l'éternité à la manière de Melchisedek. » (Hébreux 5.6)

Il représente donc la puissance de Jésus et symbolise, de plus, le don du corps et du sang.

« Melchisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était sacrificateur du Dieu Très-Haut. » (Genèse 14.18)

En retour, Abraham lui apporte la dîme, le dixième de ses biens :

« Et Abram lui donna la dîme de tout. » (Genèse 14.20)

Tout ceci se passe bien avant que les Hébreux aient reçu la Loi, bien avant l'exil en Egypte ... Abraham se nommait encore Abram !

C'est la première fois dans la Bible que l'association symbolique du pain et du vin est annoncée suivie de la dîme.

L'organisation d'un culte chrétien respecte souvent le même déroulement.

Dans un premier temps, c'est la présentation de la Cène et le partage du pain et du vin entre les fidèles.

Ensuite, l'assemblée est appelée à donner ce que bon lui semble, ce qui est nécessaire au fonctionnement de l'Eglise.

Ce que nous donnons à l'Eglise, c'est à Jésus que nous le confions, en allouant les moyens financiers utiles à la proclamation de l'Evangile.

Nous pouvons ainsi attribuer un sens à nos dons matériels, à nos œuvres en ce monde, avant même que la Loi fut instituée, en nous référant à cet enseignement de la Genèse sur Melchisédek.

La dîme, comme tout autre don, c'est le prolongement logique de la foi en réponse au don de la vie éternelle que Jésus nous accorde par Son sacrifice.

C'est l'expression de notre reconnaissance, de notre gratitude.

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